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Rétablissement du nom d' un auteur oublié sur un manuscrit référencé sur NCBI PubMed:
En février 2000, paraît sur NCBI PubMed l'article suivant:
"Expression of insulin-like growth factor-I (IGF-I) and IGF-II in the avian brain:relationship of in situ hybridization patterrns with IGF type 1 receptor expression"
International Journal of Developmental Neuroscience
18 (1), 69-82 (2000)
Martin Holzenberger, Françoise Lapointe
En Janvier 2002, paraît le même article sur NCBI PubMed avec un nom supplémentaire et la mention d'un erratum:
"Expression of insulin-like growth factor-I (IGF-I) and IGF-II in the avian brain:relationship of in situ hybridization patterrns with IGF type 1 receptor expression"
International Journal of Developmental Neuroscience
18 (1), 69-82 (2000)
Martin Holzenberger, Françoise Lapointe, Christiane Ayer-LeLièvre
Une histoire de mauvaise pratique scientifique:
Un chercheur, en stage postdoctoral dans un Institut, se voit confier, par sa responsable scientifique, un sujet de recherche qui lui permet d'obtenir une bourse européenne de 21 mois. Il bénéficie d'une aide technique considérable, d'un encadrement efficace de la part de sa responsable scientifique qui lui enseigne les connaissances de base essentielles qu'il ne possédait pas à son arrivée dans le groupe et participe activement à la majeure partie des interprétations des résultats.
Ce travail avait fait l'objet d'une première publication et avait également permis la rédaction d'un manuscrit, soumis pour publication, et en cours de modifications suite aux remarques effectuées par les référés. La version modifiée du manuscript devait être soumise à nouveau pour publication.
La responsable ayant, obtenu sa mutation pour assurer une direction en province, n'entend plus parler de ce chercheur qui a par ailleurs également quitté l'Institut. Elle essaie en vain de le retrouver pour sinformer des corrections effectuées sur le manuscript. Elle finit par croire que ce chercheur n'est plus en France.
Au cours d'une recherche bibliographique sur internet, la responsable découvre par hasard et à sa grande surprise la publication du manuscrit en question sans qu'elle en soit avertie et sans que son nom y soit associé. Elle retrouve ainsi la trace du chercheur et décide alors de porter plainte auprès de l'organisme dont dépend l'unité qui l'héberge.
Après étude du cas, il est décidé que la plainte est recevable. On reconnait que la suppression du nom de la plaignante de la liste des signataires du manuscrit en question caractérise une mauvaise pratique scientifique de la part du chercheur incriminé et porte atteinte aux règles reconnues de l'intégrité scientifique. On assure qu' un rectificatif rétablissant le nom omis sera demandé à la revue afin de réparer le préjudice qui a été fait. La décision prise et le rapport de la commission seront notifiés au chercheur afin de lui rappeler les principes d'intégrité scientifique et de déontologie du métier de chercheur en ce qui concerne l'écriture et la signature d'articles qu' il est tenu de respecter que, quelques soient les circonstances. On conclut que ce rappel a valeur d'avertissement.
Pourtant, malgré les tentatives de la responsable de contacter les autorités en charge du dossier pour savoir ce qui a été fait auprès du journal, il se passe plusieurs mois avant qu'elle puisse obtenir de vagues renseignements.
L'ADREIS contacte l'Editeur en chef du journal qui affirme ne pas être au courant de ce problème.
L'association adresse, à la demande de l'Editeur, les documents appuyant les faits qu' elle a dévoilés.
L'association reprend contact régulièrement avec l'Editeur du Journal pour suivre le déroulement des évènements.
L'association apprend qu'est paru en décembre 2000 un corrigendum dont les termes sont quelque peu surprenants:
" During the final submission process, the third author was erroneously omitted from the above article which was published in ....................february 2000.
Dr....... regrets the error and apologises for the inconvenience caused to Dr........"
Malgré tout, l'ADREIS mène à terme son action en contactant NCBI PubMed pour que le troisième nom soit enfin rétabli sur internet et que l'erratum apparaisse clairement.
Ceci vient d'être fait en janvier 2002. Il s'est écoulé 2 ans entre la parution de l'article et le rétablissement du nom omis.
Questions d'ordre général en rapport avec les mauvaises pratiques scientifiques:
- Comment est-il possible d' oublier le nom d' un auteur sur un article lorsque celui ci n'en comporte que trois?
- Pourquoi le manquement aux règles de l'intégrité et de la déontologie du chercheur reconnu par ses responsables hiérarchiques se traduit-il dans l'erratum par une omission involontaire de dernière minute alors que la responsable du travail n'a jamais eu entre les mains la copie finale de l'article soumis?
- Cette question nous rappelle les propos énoncés dans un dossier paru dans Science Frontières n°44, août-septembre 99, au moment de la mise en place par l'Inserm de la délégation à l'intégrité scientifique: "l'intégrité scientifique existe-t-elle?"
Dans un paragraphe, l'auteur du dossier disait:
"Points négatifs, considérer que les affaires doivent d'abord se traiter en interne, loin des médias.
Qui est assez naïf pour croire que cette disposition ne permettra pas surtout d'étouffer des affaires gênantes pour la direction de l'Inserm ou de taire d'éventuelles dissensions?"
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